Etats-Unis: les dossiers épineux du futur secrétaire d'Etat américain

Nommé mardi 13 décembre par Donald Trump, Rex Tillerson devrait être le prochain secrétaire d’Etat américain. Si le PDG d’Exxon Mobil est confirmé par le Sénat, il prendra ses fonctions dans une ambiance de crise et d’enjeux internationaux très importants pour les Etats-Unis, avec pour mission principale d'opérer le rapprochement avec la Russie voulu par le nouveau président américain.

Le rapprochement avec Moscou, cheval de bataille de la politique étrangère voulue par Donald Trump, est la raison pour laquelle Rex Tillerson a été choisi. Le prochain secrétaire d’Etat devra faire preuve de subtilité pour répondre aux attentes du président, sans s’aliéner le Congrès, qui a voté des sanctions contre la Russie. Des sanctions contre lesquelles Rex Tillerson s’était d’ailleurs publiquement prononcé, rappelle notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio.

En plus de la question russe, Tillerson devra aussi gérer la colère de Pékin, après les récentes déclarations de Donald Trump, qui ne se sent pas lié par la politique de la « Chine Unique ». L’inévitable dossier Israël/Palestine va également se rappeler au bon souvenir de l’administration Trump. Benyamin Netanyahu a déjà exprimé son « soulagement » à l’idée de changer d’interlocuteur. Le futur secrétaire d’Etat américain aura aussi à gérer les questions climatiques de l’après COP21. Rex Tillerson ne semble pas être, contrairement au président élu, un climatosceptique. Les deux hommes vont donc devoir accorder leurs violons.

Un ami de Vladimir Poutine

La nouvelle de la nomination de Rex Tillerson à la tête de la diplomatie américaine a d'ores et déjà été très bien accueillie à Moscou. Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique du Kremlin, le considère comme « une personnalité solide, très professionnelle dans son domaine ». Son futur homologue, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, le juge lui pragmatique, rapporte notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche.

La presse le présente généralement comme un ami de la Russie. A l’annonce de cette nomination, elle a d’ailleurs largement relayé une photo ou l’on peut voir Rex Tillerson aux côtés de Vladimir Poutine en 2013. Le président russe remettait en personne au futur secrétaire d’Etat américain une décoration, l’ordre de l’Amitié. Rex Tillerson connaît donc bien la Russie, il a commencé à y faire des affaires dans les années 1990. On le dit proche de Poutine, les deux hommes se rencontrent régulièrement.

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