Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Il y a déjà beaucoup de monde à Ganghwamun, la grande place de Séoul, devenue chaque samedi le point de ralliement des manifestants. La neige tombe et le froid est glacial. Beaucoup portent des ponchos en plastique de toutes les couleurs. Ils sont venus de tout le pays, à l’appel de centaines d’associations. Beaucoup de jeunes, étudiants, lycéens. Des familles avec des enfants Un millier d’agriculteurs sont venus… en tracteurs.
Les manifestants ont été autorisés à s’approcher jusqu’à 200 mètres du palais présidentiel, qui surplombe, au loin, la place de Ganghwamun. Sur toutes les pancartes, drapeaux, autocollants, un seul mot d’ordre : « Park Geun-hye démission ». Il faut noter que, depuis le début de la contestation, toutes les manifestations se déroulent sans violence, dans une ambiance très calme, presque festive.
Les manifestants crient leur colère face à une présidente, Park Geun-hye, qui est accusée par les procureurs de « complicité » dans un scandale de corruption. Mais Park Geun-hye s’est murée dans le silence, elle joue la montre et refuse de répondre aux convocations du parquet, en dépit de ses précédentes promesses. La mobilisation a donc aussi pour but de faire pression sur les partis politiques, qui s’apprêtent à lancer début décembre une procédure parlementaire de destitution.