Selon Waheed Sediqi, porte-parole du gouvernorat de la province afghane de Parwan, où se situe Bagram, un kamikaze s'est fait exploser près d'un réfectoire à l'intérieur de la base aérienne ultra sécurisée. « Nous ignorons l'identité des victimes, mais l'assaillant était l'un des employés afghans sur place », a-t-il confié à l'Agence France-Presse.
Le jour même, Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, a revendiqué l'attentat au nom des insurgés. Il s'est réjoui que l'attaque ait fait « beaucoup de victimes dans les rangs de l'envahisseur américain », alors que les talibans sont actuellement en pleine intensification de leurs attaques dans tout le pays, avant la trêve hivernale.
Jeudi soir, au moins six personnes avaient été tuées et plus de cent autres blessées dans une attaque ciblant le consulat allemand de Mazar-e-Charif, dans le nord de l'Afghanistan. Les talibans avaient revendiqué les faits, précisant qu'il s'agissait de représailles suite à la mort de civils dans un bombardement de l'Alliance atlantique une semaine auparavant.
L'opération « Resolute Support »
Ce n'est pas la première fois que Bagram est ciblée par les insurgés. En décembre dernier, un kamikaze taliban à moto était parvenu à tuer six soldats américains en se faisant exploser à proximité de la base aérienne. Depuis le retrait de la majorité des forces occidentales il y a deux ans, et la fin formelle des opérations de combat de l'Otan dans ce pays, les forces afghanes sont en effet à la peine face aux islamistes.
Actuellement, l'opération « Resolute Support » implique 12 000 éléments étrangers, dont près de 10 000 Américains. Sous le commandement de Washington, ces éléments sont chargés de former, conseiller et assister les Afghans, et de les appuyer dans leur lutte contre les talibans, mais aussi contre le groupe Etat islamique.
Un dossier épineux sur lequel le président élu Donald Trump, qui entrera en fonction en janvier 2017, devra rapidement prendre ses marques. Cette très longue guerre a commencé après les attentats du 11 septembre 2001, moins d'un an après l'arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche.
Son successeur Barack Obama, élu en 2008 sur une campagne faisant la part belle au retrait de son pays des terrains irakien et afghan, a officiellement désengagé les Etats-Unis fin 2014. Depuis lors, il a été contraint d'ajuster à plusieurs reprises ce calendrier face à la pression des insurgés.