Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Hassan Sabery est à la tête d'une chaîne de télévision privée et d'une radio de femmes basée à Kunduz. La ville du nord-est du pays est brièvement tombée entre les mains des talibans le mois dernier : « Ils sont venus dans nos bureaux, notre station, et ont cassé tout notre matériel. »
Les employés avaient quitté les lieux avant l'arrivée du groupe armé, il n'y a donc eu aucune victime. Mais pour le journaliste, cette attaque n'était pas la première à laquelle il devait faire face. « Ma voiture a été visée par des tirs talibans, heureusement que les balles sont passées à côté. En fait j'ai été attaqué quatre fois. Malheureusement le gouvernement ne nous soutient pas. »
Ces quinze dernières années, 600 cas de violences contre des journalistes ont été recensés. Aucune n'a fait l'objet de poursuites judiciaires. Nader Nadery est l'un des conseiller de la présidence : « Le président a oeuvré pour la mise en place d'un décret il y a 8 mois pour que tous les dossiers soient réouverts et [pour] mettre fin à l'impunité des violences contre les journalistes. Un comité composé de membres du gouvernement et de syndicats de journalistes travaillent à la réouverture de ces dossiers. »
Sur les 600 cas recensés de violence, 60 sont des meurtres. Plus d'une quarantaine, des cas d'agressions physiques et d'enlèvement.