2-Novembre: la Somalie, un «enfer» au quotidien pour les journalistes

La Somalie, pays de la Corne de l'Afrique où la guerre civile oppose un très faible pouvoir porté à bout de bras par la communauté internationale à des islamistes shebabs, se place au 167e rang mondial sur 180 par Reporters sans frontières pour la liberté de la presse. Un très mauvais classement qui s'explique par les nombreux assassinats de journalistes : 41 ont été tués depuis 2010. Depuis, les choses semblent s'améliorer, selon cette organisation qui parle de chiffres en décroissance avec 7 journalistes tués en 2013, puis 4 en 2014 et « seulement » deux depuis début 2016. « Mais deux de trop », condamne RSF, qui dénonce surtout l'impunité pour la quasi-totalité de ces assassinats.

Pour de nombreux hommes et femmes journalistes en Somalie, le quotidien est un véritable « enfer », dans un pays « où l'on risque sa vie à tout moment ». Pour la responsable Afrique de Reporters sans frontières, Cléa Kahn-Kriber, il s'agit « sans doute de la pire situation pour les journalistes en Afrique ».

Depuis 2010, son organisation a recensé 41 cas de journalistes assassinés ou tués dans l'exercice de leur fonction dans ce pays plongé dans la guerre civile depuis plus de deux décennies. Tout cela dans l'impunité, dénonce Cléa Kahn-Kriber, qui parle de seulement deux cas où les assassins présumés ont été arrêtés.

« Des personnes ont été identifiées comme étant responsables de l'assassinat, jugées très rapidement, sans vraiment de procès équitables, il faut le dire, [puis] condamnées à mort et exécutées. Pour les 39 autres que nous avons recensés, il n'y a pas eu d'identification des personnes responsables et encore moins de procès. »

« On est tout le temps sous tension »

Un journaliste somalien, qui exerce dans le pays depuis plus de dix ans, explique que pour survivre dans ce milieu, « il faut se faire tout petit et toujours être sur ses gardes, ne pas rester longtemps au même endroit, changer constamment de domicile ou encore de téléphone ». « On est tout le temps sous tension », dit-il à RFI.

RSF dénonce également l'arbitraire auquel sont soumis les journalistes somaliens de la part des services de renseignements somaliens, qui peuvent les arrêter à tout moment. Là aussi en toute impunité.

 → A (RE)LIRE : Somalie : les journalistes pris entre les menaces des shebabs et la censure du gouvernement

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