Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
La chaîne NDTV sera inaccessible le 9 novembre prochain. Ce black-out, comme il est appelé en Inde, est une première dans l'ère des chaînes d'information en continu dans le pays. Le ministère indien de l'Information a fait appliquer la loi régissant la programmation télévisuelle, qui a été amendée l'année dernière pour interdire la couverture d'opérations terroristes en cours.
NDTV est accusée d'avoir divulgué des informations sensibles lors de l'attaque terroriste contre la base militaire indienne de Pathankot. Le gouvernement a ciblé la chaîne, affirmant preuves à l'appui que le journaliste de NDTV avait explicitement divulgué la position de deux des assaillants, précisant qu'ils se trouvaient à proximité d'un dépôt d'armes au sein de la base.
Mais la chaîne en question, qui a reçu le soutien de l'association des rédacteurs d'Inde ces derniers jours, conteste vivement ces accusations et crie à la censure. Elle estime avoir été ciblée de manière arbitraire. NDTV a en effet tenté de se défendre en faisant valoir que de nombreux autres médias avaient divulgué des informations similaires avant elle. Mais le gouvernement indien n'a rien voulu entendre. Il a même fait savoir qu'il aurait pu, en toute légalité, imposer une suspension de trente jours, mais avait simplement souhaité faire passer un message : que la sécurité nationale prime avant tout.