Les messages de félicitations envoyés samedi sur Twitter par de nombreux politiciens indiens louant le courage des forces armées étaient un peu prématurés. Selon l’armée indienne qui fouille les lieux ce lundi, deux assaillants seraient toujours à l'intérieur de la base. Et ce lundi matin un responsable militaire a déclaré à l’AFP qu’il était trop tôt pour dire quand l’opération serait finie. Les militaires nettoient « pas à pas » un bâtiment résidentiel de deux étages où les terroristes s’étaient retranchés dès le début de l’attaque. En ce qui concerne les combats, la presse locale rapporte qu’une forte explosion a retenti sur la base à l’aube, et qu’on entendait encore des tirs dans la matinée.
Ce weekend à deux reprises les combats semblaient avoir cessé mais de nouvelles explosions ont retenti dimanche et l'armée indienne a dû admettre que deux terroristes étaient encore retranchés dans la base de Pathankot, rapporte notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard. « On ne peut pas encore dire que le secteur a été entièrement nettoyé », déclarait dimanche soir un haut responsable de l'armée de l'air, Anil Khosla, lors d'une conférence de presse à New Delhi.
Un test pour le rapprochement indo-pakistanais
Plusieurs analystes et anciens militaires interrogés dans les médias ont critiqué la gestion de l'opération, jugeant le bilan anormalement élevé. Certains ont pointé du doigt le manque de préparation contre ce genre d'opération au Pendjab, où les attaques terroristes sont beaucoup plus rares que dans la région voisine et très disputée du Cachemire au nord. Toutes deux partagent une frontière avec le Pakistan. New Delhi soupçonne l'implication du groupe terroriste pakistanais Jaish-e-Mohammed et, comme souvent celle des puissants services secrets du pays.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a écourté son voyage dans le sud du pays dimanche pour tenir une réunion avec son conseiller à la Sécurité nationale et plusieurs autres hauts responsables et décider de la stratégie indienne concernant le Pakistan. Il aurait évoqué avec son conseiller à la Sécurité nationale, les implications de cette attaque sur les relations indo-pakistanaises tard dimanche soir, selon la presse indienne. L'opposition a de son côté décrit l'attentat comme le premier vrai test pour M. Modi et sa stratégie d'ouverture et de dialogue avec son frère-ennemi au nord-ouest. L'assaut de Pathankot survient une semaine après la visite surprise et hautement symbolique du Premier ministre indien à Lahore, au Pakistan.