Après avoir annoncé durant sa toute récente visite en Chine - sous les applaudissements nourris du public - son divorce avec les Etats-Unis, Rodrigo Duterte a tenu ce vendredi des propos plus nuancés.
L'homme fort de Manille a expliqué aux journalistes à Davao qu'il ne s'agissait pas de rompre les liens avec Washington, car ce n'était pas dans l'intérêt du pays. Devant son auditoire chinois pourtant, Rodrigo Duterte qui était accompagné d'une délégation de 400 hommes d'affaires a tenu un discours sans ambiguité : « Je me suis réaligné sur votre mouvance idéologique, je vais me rendre aussi en Russie pour parler à Poutine et lui dire qu'on est trois contre le reste du monde ».
Ces déclarations ont évidemment créé la stupeur aux Etats-Unis qui n'en sont pourtant pas à la première provocation du président philippin, qui a déjà insulté à plusieurs reprises son homologue américain.
Mais cette mise au point illustre surtout qu'au-delà du caractère irrationnel et imprévisible de Rodrigo Duterte, les Philippines n'ont pas les moyens de remettre fondamentalement en cause leurs relations avec l'allié américain.