De notre correspondante à Manille, Marianne Dardard
Pour une partie de la classe politique philippine, ce divorce d'avec Etats-Unis est totalement justifié. Renato Reyes est le secrétaire général de Bayan, parti de gauche, proche du pouvoir : «Tous nos présidents jusqu'ici ont été les marionnettes des Américains ou du moins leur sont restés fidèles. Nous avons autorisés leurs troupes sur notre territoire, mais sans en tirer le moindre bénéfice. »
A l'opposé, pour Roilo Golez, ancien conseiller à la sécurité nationale du gouvernement, se séparer des Américains est très risqué : « Comment peut-on échanger un allié qui nous a été fidèle depuis près de 70 ans pour un autre aux intentions inconnues et qui occupe notre propre zone économique exclusive ? » Pour Roilo Golez, c'est toute l'économie du pays qui serait mise en péril par une rupture, les Etats-Unis étant l'un des partenaires commerciaux les plus importants des Philippines : « Rompre ou nous séparer des Américains, c'est quasi impensable. Ce serait un handicap. »
Dans un sondage dévoilé juste avant l'arrivée de Rodrigo Duterte à Pékin, une majorité de Philippins expriment leur méfiance à l'égard de la Chine et, à l'inverse, leur grande confiance vis-à-vis des Etats-Unis. Un signe du poids de l'influence culturelle américaine dans l'archipel.