Corée du Sud: sous les jupes des filles, des voyeurs high-tech

La Corée du Sud est partie en guerre contre ses voyeurs high-tech ! Alors que 90 % de la population possède un smartphone, que les technologies se perfectionnent et que les caméras se miniaturisent, certains en profitent pour prendre en photo des dessous féminins dans le métro, ou pour cacher des mini-caméras dans les toilettes publiques. Un problème de société qui prend une ampleur alarmante.

Les Coréens appellent ce phénomène « molka », ce qui signifie « caméra cachée ». Et les « molkas » occupent une place grandissante dans la rubrique des faits divers. Ces derniers mois, deux nageurs olympiques ont été accusés d’avoir caché une mini-caméra dans le vestiaire de leurs coéquipières ; un pasteur de filmer avec son smartphone sous les jupes des filles dans un supermarché ; et un chauffeur de photographier les dessous de ses clientes assises dans son taxi. Une vidéo prise dans les douches d’un célèbre parc aquatique a aussi fait le tour du Net.

Plus de 7600 délits en 2015

Derrière cette avalanche de délits « molka », il y a des gadgets de plus en plus perfectionnés et de moins en moins chers. Les caméras peuvent se cacher dans des boutons de veste, ou sur des stylos. Des applications permettent aussi de prendre des photos avec son smartphone en toute discrétion. La police a compté plus de 7 600 cas de délits de voyeurisme high-tech l’année dernière… une multiplication par sept en 5 ans !

Depuis cet été, la mairie de Séoul a ainsi confié à 50 inspectrices la tâche de contrôler - à l’aide de détecteurs sophistiqués - quelque 2 300 toilettes publiques et 120 vestiaires de gymnases. Une de ces inspectrices a raconté à l’AFP comment elle examine « les moindres recoins des toilettes », des poignées de porte aux grilles de ventilation, en passant par le porte-papier hygiénique, pour vérifier qu’une caméra n’y est pas cachée.

De son côté, la police a déployé dans le métro une brigade de 80 policiers, dont la principale activité consiste à partir à la chasse aux pervers « molka ». Dans les stations, on trouve d’ailleurs des affiches qui mettent en garde contre les voyeurs qui photographient sous les jupes dans les escaliers.

 

Sur Internet aussi

Beaucoup de ces vidéos sont ensuite mises en ligne sur des sites porno. Le plus célèbre de ces sites en Corée était appelé Soranet, et comptait près d’un million de membres. La police a réussi à le faire fermer cet été, après des années d’efforts.

Des internautes ont aussi réussi à convaincre certains sites de vente en ligne de cesser de vendre des micro-caméras. Il faut noter que la loi coréenne oblige les fabricants de smartphones à ce que leurs appareils émettent un « clic » très sonore quand il prend une photo, justement pour éviter ces problèmes. Mais des applications permettent de réduire au silence son téléphone. 

La loi contre ces délits prévoit en théorie des peines allant jusqu’à 5 ans de prison mais en pratique, la législation se révèle difficile à appliquer, les punitions sont légères et les voyeurs « molka » continuent de sévir.

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