Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Pour bon nombre d’ouvriers de la province du Guangdong, surnommé « l’atelier du monde », ils sont des héros : Zeng Feiyang et ses deux collègues Tang Huanxing et Zhu Xiomei se sont battus pour leurs droits, souvent bafoués.
Leur centre d’aide a notamment réussi à obtenir 13 millions d’euros de compensation pour les employés d’une usine qui fabrique des chaussures suite à une grève massive des ouvriers qui réclamaient le paiement de leurs salaires.
Mais aux yeux du pouvoir communiste, le trio de militants a « troublé l’ordre social » dans ce pays où toute activité syndicale indépendante est interdite. Un tribunal de la banlieue de Canton les a reconnus coupables d’avoir « ignoré la loi en organisant des rassemblements de masse ».
Le directeur du centre Zeng Feiyang aurait touché 660 000 euros de la part d’organisations et ambassades étrangères. L’agence de presse officielle le cite avec ces mots : « J’ai accepté d’être formé et payé par des organisations étrangères hostiles à la Chine. »
C’est à leur demande qu’il dit avoir incité des travailleurs à défendre leurs droits« de façon extrême ». Des aveux probablement obtenus sous la pression, comme dans de nombreux cas précédents.