La Chine compte supprimer 1,8 million d'emplois dans le charbon et l'acier. Avec ces chiffres annoncés par le ministre de l'Emploi, le plan des autorités de Pékin se précise dans ces deux secteurs en crise.
Les capacités des mines et des aciéries chinoises sont deux fois plus importantes que la consommation désormais, alors que la Chine n'a plus besoin d'autant d'infrastructures, et qu'elle cherche à réduire sa pollution.
Exporter les surplus d'acier et même de charbon ne fait que déprimer davantage les prix de ces matières premières, alors que les entreprises chinoises en question sont déjà au bord de la faillite.
Interdiction d'ouverture de nouvelle mine de charbon
Les autorités de Pékin ont pris le taureau par les cornes en ce début d'année. Non seulement toute ouverture de nouvelle mine de charbon est interdite au moins jusqu'en 2019, mais un millier de mines de charbon devraient fermer cette année sur les 11 000 gisements que compte le pays.
En premier lieu les petits gisements les moins aux normes vont fermer, 3 400 autres sont condamnées d'ici trois ans. Cela représente 500 millions de tonnes de charbon évacuées du marché chinois, ce qui correspond à 10 % des capacités du pays.
Pékin s'est également engagé à supprimer 100 à 150 millions de tonnes de production d'acier, dans les 5 à 10 ans qui viennent. Il s'agit d'une promesse faite à l'Europe qui est inondée d'acier chinois.
Ménager les provinces
Pas sûr que cela suffise, mais le gouvernement chinois reste prudent. Il s'agit déjà de supprimer 1,3 million d'emplois dans le charbon et 500 000 emplois dans l'acier, soit 15 % des effectifs. Le pouvoir central doit ménager les provinces.
« Souvent propriétaires des aciéries, rappelle l'expert des ressources minières Didier Julienne, dans son blog hébergé par Les Echos, elles ne souhaitent pas fermer leurs usines parce qu'elles hériteraient des chômeurs ».
Pour tenter de répondre à cette inquiétude des pouvoirs locaux, Pékin a lancé un fonds de restructuration de 100 milliards de yuans, soit plus de 15 milliards de dollars, pour aider au reclassement des salariés de l'acier et du charbon.