Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Cela s'appelle un transfert compensatoire, ou « offset » en anglais. Cette clause oblige Dassault Aviation et les différents équipementiers du Rafale à investir en Inde la moitié de la valeur du contrat. Soit près de 4 milliards d'euros.
Rumel Dahiya, directeur adjoint de l'Institut d'études et d'analyses militaires, explique comment ce procédé peut être appliqué : « Prenons comme exemple les pneus de l'avion. Disons que nous avons besoin de 500 pneus par an et vous de 400. Les fabriquer en France peut revenir plus cher qu'en Inde. Cela devient avantageux de les produire en Inde. Vous perdez peut être 50 emplois dans l'usine de pneus mais vous gagnez 100 emplois parce que vous fabriquez ces avions pour l'Inde ».
Cela est la version idéale, mais dans certains cas, ces sommes peuvent servir à acquérir des biens qui auraient de toute façon été achetés, ce qui perd son avantage.
Ces détails cruciaux seront révélés dans le contrat signé ce vendredi. L'Inde, premier importateur d'armes au monde, cherche par cette clause à développer son industrie militaire, encore embryonnaire. Le premier chasseur léger de fabrication indienne, en développement depuis 30 ans, vient à peine d'être intégré à l'armée de l'air.