Dandong Hongxiang Industrial Development est basée à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. Selon le rapport, l'entreprise a échangé pour plus de 530 millions de dollars de biens avec le voisin nord-coréen entre 2011 et 2015.
Parmi les produits vendus : de l’oxyde d’aluminium, un composé qui empêche la corrosion dans les centrifugeuses pendant l’enrichissement de l’uranium, ainsi que du paratungstate d'ammonium ou encore du trioxyde de tungstène, qui selon le département d’Etat américain peuvent eux aussi être utilisés dans l’industrie nucléaire. Enfin, le rapport note que la société chinoise a été en relation avec une entreprise publique nord-coréenne susceptible, selon la Commission européenne, de financer des programmes d’armes de destruction massive.
Après avoir été alertée par les Américains, la Chine a ouvert la semaine dernière une enquête sur Dandong Hongxiang et plusieurs de ses dirigeants, pour « crimes économiques graves », mais Pékin a refusé de préciser si l’enquête était liée au programme nucléaire de son voisin. Le New York Times estime que la fondatrice et présidente de la compagnie chinoise, Ma Xiaohong, a peut-être perdu ses appuis hauts placés ce mois-ci après les révélations de son implication dans un scandale politique.
Toujours selon la presse américaine, Washington devrait, de son côté, rapidement annoncer des actions en justice visant des entreprises chinoises soupçonnées d’apporter un soutien financier à Pyongyang.