Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Quatorze travailleurs migrants birmans disent avoir été forcés à travailler durant plus de 20 heures par jour. Ils disent aussi avoir dû dormir dans les poulaillers mêmes de la ferme d’élevage. Ils réclament ainsi 1,2 millions d’euros de compensation.
Betagro, l’une des plus grosses firmes du royaume, se défend en disant avoir cessé de travailler avec la ferme incriminée dès que les accusations de travail forcé ont fait surface. Pas suffisant, rétorquent les travailleurs birmans : c’est au géant de l'agroalimentaire lui-même d’enquêter sur les conditions de travail au sein des fermes partenaires.
Ces dernières années, la Thaïlande a été souvent accusée d’employer le travail forcé dans l’industrie de la pêche. Après des menaces de sanctions de l’Union européenne, principal client, la Thaïlande a commencé à régulariser les conditions de travail dans ce secteur.
C’est maintenant au tour de l’industrie agroalimentaire d’être sur le banc des accusés. C’est ainsi le deuxième cas d’accusations de travail forcé dans ce secteur, après un cas retentissant il y a plusieurs années dans une usine de conditionnement d’ananas.