Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le programme balistique nord-coréen progresse vite. En juillet, le précédent missile lancé par le régime depuis un sous-marin avait parcouru 30 kilomètres. Ce mercredi, l’engin a volé 500 kilomètres en direction du Japon. Les missiles tirés depuis des sous-marins sont plus dangereux car beaucoup plus difficiles à détecter.
La présidence sud-coréenne a convoqué en urgence une réunion de son conseil de sécurité. Le tir est interprété à Séoul comme une réaction aux énormes exercices militaires conjoints organisés par la Corée du Sud et les Etats-Unis depuis lundi. 75 000 soldats y participent. Des manœuvres qualifiées de « préparatifs à une invasion » par Pyongyang, qui a brandi lundi la menace de représailles nucléaires.
Dans le passé, les analystes considéraient que le régime utilisait ses tirs et ses « provocations » pour obtenir des concessions économiques et diplomatiques. Une analyse qui semble de moins en moins pertinente depuis que le dirigeant Kim Jong-un a pris le pouvoir. En dépit des sanctions qui l’accablent, la Corée du Nord a pour clair objectif d’obtenir au plus vite une capacité de dissuasion nucléaire crédible.
Actuellement en visite à Tokyo, le ministre chinois des Affaires étrangères a réagi à ce tir de missile balistique. « La Chine est opposée au développement nucléaire nord-coréen et à toute action qui pourrait provoquer des tensions », a déclaré Wang Yi à la presse, après des discussions avec ses homologues japonais et sud-coréen. « La Chine est opposée à toute action qui violerait la résolution 2270 du Conseil de sécurité de l'ONU », a-t-il ajouté.