Attentat à la voiture piégée à Pattani, dans l'extrême sud de la Thaïlande

Nouvel attentat à la bombe en Thaïlande a fait un mort ainsi qu'une trentaine de blessés, mardi 23 août 2016. Une voiture piégée a explosé tard le soir devant un hôtel de la ville de Pattani, dans l’extrême sud du pays, non loin de la frontière avec la Malaisie. Un mouvement insurrectionnel séparatiste sévit dans cette région à majorité musulmane depuis des décennies.

La bombe était dissimulée dans une ambulance stationnée devant l’hôtel Southern de Pattani. L’explosion a ravagé le lobby de l’hôtel et les restaurants, salons de massage et karaokés, bondés à cette heure tardive, relate notre correspondant, Arnaud Dubus.

Quarante-cinq minutes plus tôt, ajoute l'Agence France-Presse, une première bombe, de moindre intensité, avait explosé devant un bar situé près de l'hôtel, semant la panique dans ce quartier où se trouvent karaokés, salons de massage et restaurants.

Ce genre d’attentats est coutumier dans les trois provinces thaïlandaises de Yala, Pattani et Narathiwat, déstabilisées par un mouvement ethno-nationaliste musulman qui combat l’Etat central installé à Bangkok.

Cette attaque est surtout notable du fait qu’elle intervient moins de deux semaines après une série d’attentats à la bombe dans le sud bouddhiste du pays, quelques centaines de kilomètres plus au nord.

Le spectre de la rébellion de l'extrême sud thaïlandais

Les autorités thaïlandaises paraissent désemparées devant cette vague d’attentats. L’enquête est des plus confuses. La plupart des analystes pointent du doigt les séparatistes musulmans du sud. Mais ce n'est pas le cas des militaires.

La junte au pouvoir à Bangkok semble réticente à aller dans ce sens. D’abord parce que cela mettrait en relief son échec à pacifier cette partie du pays, ensuite parce l’extension de l’insurrection hors de son fief mettrait en péril l’industrie touristique.

Aucun étranger ne figure parmi les personnes blessées ce mardi. Pattani, l'une des trois provinces où la rébellion se montre active, n'attire que très peu d'étrangers. Mais les autorités essayent néanmoins d'y promouvoir le tourisme local.

Les rebelles de l'extrême sud demandent plus d'autonomie pour leur région, frontalière avec la Malaisie, et qui n'a été rattachée à la Thaïlande qu'au début du XXe siècle. Aucun lien avec le terrorisme islamiste international n'a jamais été établi jusqu'ici.

Embuscades contre des patrouilles de l'armée, assassinats d'enseignants bouddhistes, etc. Environ 7 000 personnes, bouddhistes ou musulmanes, ont été tuées par des incidents violents liés à cette rébellion depuis 2004.

Partager :