Attentats en Thaïlande: la police ne croit pas à la thèse de la junte

La junte militaire au pouvoir en Thaïlande se voit contredite par la police dans le cadre de l'enquête sur des attentats meurtriers survenus la semaine dernière dans le sud du pays. Quinze suspects, accusés depuis plusieurs jours par les militaires d'être impliqués dans les attentats, ont été blanchis de ces accusations par la police. Celle-ci explique qu'il s'agit simplement d'un réseau d'opposants à la junte.

Avec notre correspondant à Bangkok,  Arnaud Dubus

Ils sont 15 sexagénaires, hommes et femmes de province, à être montrés à la presse au quartier général de la police. Mais quand les chefs d'inculpation sont annoncés, c'est la surprise. Ces personnes sont accusées d'avoir constitué une société secrète à tendance communiste visant à renverser le régime militaire thaïlandais.

Ces accusations contredisent totalement, une fois de plus, ce qu'avait pu dire la junte jusqu'à présent : les militaires affirmaient jusqu'alors que ces personnes étaient impliquées dans les attentats à la bombe qui ont tué quatre personnes la semaine dernière dans le sud touristique de la Thaïlande.

Et pendant ce temps, mandat d'arrêt émis pour un insurgé de l'extrême sud

Après la conférence de presse de la police, la junte a fait marche arrière. Elle a repris les accusations de complot formulées par les forces de l'ordre. Selon l'avocat des accusés, ces quinze individus ont été arrêtés au lendemain des attentats.

Les militaires ont fait tout ce qu'ils ont pu pour leur mettre sur le dos ces attentats. Mais comme il n'y avait pas l'ombre d'une preuve, la police n'avait rien pour étayer ces allégations. Un mandat d'arrêt a bien été délivré pour un suspect dans le cadre des attaques : un insurgé musulman du sud de la Thaïlande. Mais l'intéressé court toujours.

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