Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Elle est en mission préparatoire. Aung San Suu Kyi a besoin de soutien. Beaucoup de groupes ethniques rebelles de Birmanie combattent l’armée aux frontières du pays, en particulier au nord, le long de la frontière chinoise. Certains chefs rebelles se réfugient d’ailleurs parfois en territoire chinois. Depuis le début du mois, des affrontements entre insurgés kachins et soldats gouvernementaux ont obligé près de 1500 personnes à fuir leurs villages, non loin de la Chine. Aung San Suu Kyi sait donc que la solution aux conflits dans son pays passe en partie par Pékin.
L’aide qu’elle est venue chercher chez son puissant voisin cette semaine est d’autant plus importante qu’Aung San Suu Kyi relance ce mois-ci le processus de paix. Elle a convoqué une grande conférence sur la paix, dans dix jours. Conférence qui doit rassembler tous les groupes rebelles de Birmanie, l’armée ainsi que son gouvernement.
De son côté, le président chinois a promis de jouer un rôle constructif dans ce processus. L’ambassadeur de Chine en Birmanie s’était déjà engagé à soutenir financièrement et matériellement les efforts de paix en Birmanie.