Le budget philippin fait la part belle à la sécurité

Aux Philippines, le président Duterte avait promis, lorsqu’il était candidat, d’abattre les trafiquants de drogue : depuis sa prise de fonction fin mai, plusieurs centaines de personnes soupçonnées de trafic de drogue ont été tuées. Et Rodrigo Duterte se donne les moyens pour financer sa lutte tous azimuts : son premier budget, présenté ce mardi devant le Parlement, prévoit une augmentation substantielle des enveloppes attribuées à la police, l’armée et la justice.

Si le budget général de l’Etat est en hausse de 11,6%, celui de la police augmente de 24,6%. Une rallonge qui doit permettre d’engager davantage de policiers, d’augmenter leurs salaires, mais aussi de leur acheter des armes et des véhicules de patrouille. L’enveloppe doit aussi financer la construction de centres de réhabilitation.

Le budget de la Justice augmente lui de plus de 20%, pour que davantage de procédures soient traitées. L’armée voit elle progresser son budget de 15%.

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Vendredi dernier, la police philippine a indiqué avoir tué 550 suspects depuis le mois de mai et en avoir arrêté près de 8 000. Le président Duterte a en effet ordonné aux forces de l’ordre de « tirer pour tuer » les trafiquants de drogue, et leur a promis une « garantie officielle et personnelle » d’immunité, assurant qu’il n’en avait « rien à faire des droits de l’homme ».

Les ONG inquiètes

Les ONG de défense des droits de l'homme condamnent cette explosion des meurtres aux Philippines. Et la semaine dernière, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime s’était inquiétée de l'augmentation sensible des meurtres extrajudiciaires dans le pays. Car à ceux commis par la police, il faut selon la presse philippine rajouter les meurtres commis par des citoyens qui se seraient improvisés miliciens : en moins de trois mois, ce sont en fait plus de mille personnes qui auraient été tuées.

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