Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
« Je n'ai jamais visité cette région et je n'ai jamais rencontré ces gens, mais il m'ont remercié. » Voilà ce qu'a déclaré Narendra Modi du haut des remparts du Fort Rouge de New Delhi, en référence au soutien qu'il a reçu de la part des nombreuses personnes originaires du Baloutchistan ces derniers jours.
C'est la première fois qu'un Premier ministre indien évoque cette région du sud-ouest du Pakistan, affectée par une rébellion séparatiste depuis de nombreuses années. Avec ces déclarations, M. Modi rend ainsi la monnaie de sa pièce à Islamabad, qui a ouvertement déclaré son soutien, ces dernières semaines, aux forces indépendantistes du Cachemire indien. Près d'une soixantaine de civils ont été tués dans cette région depuis début juillet dans des manifestations violemment réprimées par les forces de sécurité indiennes.
Le Pakistan accuse depuis des années New Delhi de soutenir, notamment à travers ses diplomates et ses espions postés en Afghanistan, la rébellion séparatiste au Baloutchistan. En ramenant ce sujet intentionnellement au cœur des relations indo-pakistanaises, M. Modi indique ainsi un durcissement de son approche. Après son arrivée au pouvoir il y a deux ans, il avait pourtant initialement adopté une politique d'ouverture envers le frère ennemi de l’Inde. Narendra Modi avait notamment rendu une visite surprise au Pakistan en décembre dernier.