Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Rajnath Singh n'était visiblement pas le bienvenu au Pakistan. Le ministre indien de l'Intérieur a à peine serré la main de son homologue pakistanais Nisar Ali Khan, avant d'entamer la réunion du SAARC jeudi matin. A son arrivée à Islamabad la veille, il avait été accueilli par des milliers de manifestants, certains affiliés à des organisations terroristes, comme Hafiz Saeed, le cerveau présumé des attentats de Bombay de novembre 2008, qui protestaient contre sa venue.
Devant ses homologues des pays d'Asie du Sud, M. Singh a condamné fermement le terrorisme. Il a également affirmé que les terroristes ne devaient en aucun cas être élevés au statut de martyrs. Des propos qui semblaient directement adressés au Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, qui avait décrit précisément en ces termes le jeune militant séparatiste armé Burhan Wani, abattu par l'armée au Cachemire indien début juillet.
La mort de Burhan Wani a déclenché une vague de manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts dans la région. M. Sharif a récemment déclaré que le Pakistan continuerait de soutenir le Cachemire moralement, politiquement et diplomatiquement dans sa lutte pour l'indépendance. Des déclarations inacceptables pour New Delhi qui revendique l'intégralité de cette région, une des plus militarisées du monde.