« Aujourd’hui, nous dit André Bouny, selon la Croix rouge vietnamienne, il y aurait entre trois et quatre millions de victimes, les dernières étant issues de la troisième génération d’après-guerre. Cette dioxine qui est contenue dans l’agent orange, passe dans la chaîne alimentaire, infecte au travers des générations ceux qui consomment ces denrées et provoque des effets tératogènes, c’est-à-dire que des enfants naissent avec des anomalies, une morphologie qui échappe complètement à celle générique humaine et aussi provoque de nombreux cancers ».
« Le mois d’août est un mois très sombre pour l’Asie puisqu’il y a quelques jours ont été commémorés le souvenir, dans beaucoup d’endroits de la planète, des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Ca, ça figure dans l’Histoire avec un grand H qui est écrite par les puissants et les riches tandis que l’agent orange, le 10 août, n’est pas connu... or, il y a des millions de victimes. Et c’est une très grande injustice que cette journée du 10 août ne soit pas commémorée d’autant plus que les victimes ne sont pas celles du passé, les victimes de l’agent orange c’est aujourd’hui, à l’heure où nous parlons, elles sont des millions », conclut M. Bouny.
André Bouny est l'auteur d'Agent Orange : Apocalypse Viêt Nam aux éditions Demi Lune et de Cent Ans au Viêt Nam aux éditions Sulliver.