Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
L’agent orange - un herbicide très toxique - est bien responsable des maladies de peau développées par trente-neuf vétérans sud-coréens de la guerre du Vietnam, a confirmé la Cour suprême de Corée du Sud, vendredi 12 juillet. Elle a condamné les sociétés américaines Monsanto et Dow Chemicals, spécialisées entre autres dans les pesticides, à leur verser un montant total de 315 000 euros.
Mis au point par Monsanto et Dow Chemicals, l’agent orange avait été utilisé à grande échelle au Vietnam pour détruire les forêts. Très toxique, ce défoliant est accusé de provoquer de graves maladies. Ainsi, plus de 16 000 vétérans sud-coréens, souffrant de séquelles diverses, mènent une bataille judiciaire depuis quatorze ans pour se faire indemniser.
Dow Chemicals a immédiatement déclaré qu’elle contestait la décision de la justice sud-coréenne. La Cour suprême a cependant refusé de reconnaître toute corrélation entre l’agent orange et onze autres maladies, notamment des cancers. Elle a ainsi cassé un jugement précédent de la Cour de Séoul, qui avait condamné les deux firmes américaines à indemniser près de sept mille anciens combattants.
L’association qui représente les victimes a exprimé sa déception. Elle estime que, sur les 300 000 soldats sud-coréens qui se sont battus aux côtés des Américains au Vietnam, la moitié a développé des maladies liées à l’agent orange. Selon la Croix Rouge, près d’un million de Vietnamiens au total souffrent de cancers et de malformations congénitales causées par l’agent orange.