Irom Sharmila a cessé de s'alimenter à l'âge de 28 ans après avoir assisté à la mort de 10 civils, tués par l'armée à un arrêt de bus près de chez elle. Depuis 1958, une loi controversée octroie à l'armée des pouvoirs accrus, comme de tirer à vue ou d'arrêter des suspects sans mandat dans une grande partie du nord-est de l'Inde, dont l'Etat de Manipur, confronté à une insurrection séparatiste.
L'action d'Irom Sharmila visait à abroger cette loi, que de nombreux opposants considèrent comme une couverture à des exécutions extrajudiciaires. Dès le début de sa grève de la faim, elle est accusée par la police de tentative de suicide, puis placée sous contrôle judiciaire et est, à de nombreuses reprises, relâchée puis de nouveau arrêtée.
La militante passe la plus grande partie de sa détention à l'hôpital d'Imphal, la capitale de Manipur, où elle est nourrie de force par une sonde nasale. Aujourd'hui âgée de 44 ans, Irom Sharmila a décidé de mettre fin, à ce qu'elle appelle un « combat solitaire » et de se présenter aux prochaines élections comme candidate indépendante.