Discours de l’empereur: la presse japonaise divisée

La volonté exprimée, hier, lundi 8 août, par l'empereur du Japon Akihito, de quitter son poste pour raisons de santé après 28 ans de règne au profit du prince héritier Naruhito, est plutôt bien reçue par la presse japonaise. Du moins celle qui se veut libérale, la presse la plus conservatrice est beaucoup plus réservée.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

En exprimant sa volonté d’abdiquer, l’empereur Akihito soulève de nombreuses questions juridiques très complexes, estime le journal Nikkei, la « bible » des milieux d’affaires japonais. Il faudra modifier la loi régissant le fonctionnement de la maison impériale. C’est un organisme d’Etat, les politiciens s’en mêleront et pourraient utiliser le processus d’abdication à des fins politiques, indique encore ce journal.

De son côté, la droite conservatrice au pouvoir veut réformer la Constitution pour faire de l’empereur, non seulement le symbole, mais aussi le chef de l’Etat, comme avant-guerre lorsque l’empereur Hirohito avait été divinisé à des fins politiques par le régime militariste.

Plus de 80% des Japonais favorables à l’abdication

Le journal de centre gauche, Asahi, estime que le gouvernement ne peut pas ignorer les sondages. Plus de 80% des Japonais sont en effet favorables à une abdication de l’empereur.

Le Tokyo Shimbun estime d’une abdication soulève d’autres questions comme celle de permettre aux femmes de monter sur le trône impérial.

Enfin, pour le journal Sankei, très conservateur, l’empereur reste un être religieux lié au shinto, la religion première des Japonais. Il doit incarner la continuité de l’histoire japonaise jusqu’à la fin de sa vie. Une abdication est tout simplement impossible.

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