Chine: l'obsession sécuritaire s’empare de Hangzhou, à un mois du G20

Dans un mois, jour pour jour, les chefs d’État et de gouvernement des 20 plus importantes économies du monde seront au grand complet à Hangzhou, dans le sud de la Chine, pour le sommet annuel du G20. Afin d’assurer la sécurité de ses invités, Pékin ne lésine pas sur les moyens. Rien n’est laissé au hasard et les autorités font peu de cas des libertés des habitants de Hangzhou.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

« La sécurité est la priorité absolue ». Cette phrase du secrétaire municipal du parti communiste illustre bien l’obsession qui s’est emparée de la ville hôte du G20. Une armée de 100 000 agents de sécurité et de 760 000 bénévoles est déjà fin prête, attendant le top départ pour patrouiller en ville.

Tout ou presque est suspect aux yeux des autorités : la communauté chrétienne a vu ses salles de prières fermées, le congrès mondial des Ouïghours dénonce, lui, des affiches discriminatoires vis-à-vis de cette communauté turcophone et musulmane. « Si vous voyez des Ouïghours du Xinjiang, signalez-les directement au commissariat local et touchez une récompense de 500yuans », peut-on lire sur des affiches collées aux façades de la ville.

La méfiance n’épargne personne, même pas les séniors qui se réunissent chaque matin dans les parcs publics pour faire leur gymnastique : la « danse des mamies » est interdite jusqu’à nouvel ordre.

Lors du sommet, les 4 et 5 septembre, Hangzhou sera une « ville morte » : les habitants seront envoyés en vacances forcées. L’objectif : vider la métropole de ses 9 millions d’habitants.

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