Thaïlande: l'opposition sous pression à l'approche du référendum constitutionnel

En Thaïlande, 19 militants politiques ont été convoqués par la police et risquent un an de prison à quelques jours d'un référendum sur un projet de Constitution écrit sous la direction de la junte au pouvoir. Cette convocation est l'un des derniers signes de l'atmosphère extrêmement tendue dans laquelle s'est déroulée la préparation du référendum qui doit se tenir dimanche 7 août. Toute critique à l'encontre du projet de Constitution est interdite.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Les leaders des Chemises rouges - le mouvement d'opposition à la junte - ont l'habitude de défier les militaires au pouvoir. Et ils passent plus de temps dans les commissariats de police que dans les locaux de leur mouvement. Ce mardi n'a pas fait exception.

Lorsque 19 d'entre eux ont annoncé l'ouverture d'un centre pour vérifier qu'il n'y a pas de fraude lors du référendum de dimanche, ils ont été rapidement envoyés au commissariat voisin pour violation de l'interdiction de rassemblement de plus de cinq personnes.

La préparation du référendum s'est déroulée dans une atmosphère étouffante. Critiquer publiquement le projet de Constitution est punissable de dix ans de prison. Deux fillettes de huit ans ont comparu devant la police pour avoir déchiré des registres électoraux. Des étudiants qui ont souligné les traits autocratiques du texte constitutionnel ont été détenus pendant douze jours.

Le projet de Constitution permet à un fonctionnaire - et donc à un officier militaire - de devenir Premier ministre. Il instaure aussi un Sénat entièrement nommé par la junte. Autant de dispositions qui inquiètent les milieux pro-démocratiques. Le résultat de la consultation est incertain, mais l'atmosphère dans laquelle elle s'est préparée en affecte d'ores et déjà la crédibilité.

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