Chine: quatre avocats jugés à Tianjin pour «subversion du pouvoir d'Etat»

Après un an de silence et d'incertitude quatre avocats chinois, qui avaient disparu l'année dernière lors d'une vague de répression d'une ampleur inédite à travers tout le pays, reviennent sur le devant de la scène. Ce mardi 2 août 2016, leur procès s'est ouvert devant un tribunal de la ville portuaire de Tianjin. Leurs proches, tenus à l'écart de la cour, sont inquiets et en colère.

Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt

Fan Lili est sans nouvelles de son mari Gou Hongguo depuis plus d'un an. « Mon fils a 16 mois aujourd'hui, il n'a jamais vu son père. Comment pouvez-vous faire ça ? », a-t-elle lancé aux policiers postés devant le tribunal numéro 2 de Tianjin.

Une photo publiée sur le site du quotidien hongkongais South China Morning Post montre l'épouse de l'avocat par terre, fondant en larmes après une altercation avec les policiers qui avaient bouclé l'accès à la cour.

Comme trois autres avocats, Gou Hongguo est accusé de « subversion du pouvoir d'Etat ». Il risque de finir ses jours derrière les barreaux. Les quatre accusés font partie du « groupe 709 », qui désigne le 9 juillet, date à laquelle avait débuté une vaste opération policière contre près de 300 avocats.

Ces avocats étaient connus pour avoir défendu des militants des droits de l'homme. La grande majorité d'entre eux ont été libérés depuis lors, mais au moins une vingtaine se trouve encore en détention.

Pour leurs proches, le procès de Tianjin est « ridicule » et « mauvais ». Dans une lettre ouverte, ils écrivent : « Nous, les membres de famille du groupe 709, demandons solennellement aux citoyens chinois et aux amis internationaux de condamner ce procès. »

→ Écouter sur RFI : Teng Biao, l’avocat des avocats chinois honoré à Paris

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