Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Le verdict est tombé ce matin dans un tribunal de Pékin, à huis clos et sous très haute surveillance. Impossible d’approcher le tribunal : des dizaines de policiers étaient postés à chaque coin de rue. Journalistes et caméramans ont été renvoyés sans ménagement dans des taxis, forcés à quitter les lieux.
Pu Zheqiang a donc été jugé coupable d’avoir posté sept messages sur les réseaux sociaux. Des commentaires dans lesquels il accuse le pouvoir de se comporter en « conquérant » et « pilleur » dans la région autonome du Xinjiang. Mais une autre note a dû provoquer encore plus la colère des autorités : dans ce texte, Pu se demande, non sans ironie, si les choses iraient vraiment mal sans le parti communiste, parti qu’il met en cause pour avoir menti au peuple.
Pour ces écrits, l’emblématique défenseur des droits civils est donc condamné à trois ans de prison avec sursis. Il devrait être libéré rapidement, mais il ne pourra plus exercer son métier d’avocat. Et chaque message posté sur les réseaux sociaux peut lui valoir un retour en prison. Pu Zheqiang a accepté la sentence et n’ira pas en appel. A son avocat, que nous avons eu au téléphone, il a dit qu’il était trop fatigué, après 19 mois de détention.