La caresse du soleil de Tianjin et une grande bouffée d’air frais, voilà les deux choses qu’a le plus appréciées Zhao Wei à sa sortie de prison. Interpellée en juillet 2015, lors d’une vague d’arrestation visant plus de 200 avocats et militants des droits de l’homme en Chine, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 24 ans, échappe à un procès, mais elle restera sous étroite surveillance.
Une liberté sous caution qui reste rare dans le système juridique chinois et donc, forcément, une liberté sous condition : en échange de sa libération, la jeune femme a dû passer aux aveux. « Elle a avoué tous les faits criminels dont elle était soupçonnée », fait savoir la presse officielle, les autocritiques et les confessions cathodiques filmées par les policiers étant redevenues tendance depuis l’arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping.
Le célèbre avocat Pu Zhiqiang a lui aussi dû « reconnaître activement sa culpabilité » avant que le tribunal ne prononce une peine plus légère, une manière de lui supprimer le droit d’exercer son métier. Liberté surveillée, perte de licence d’avocat, une douzaine d’autres restent derrière les barreaux, dont Li Heping. Le défenseur de blogueurs et d’intellectuels dissidents est accusé de « subversion du pouvoir d’Etat. »