Quinze mètres de haut, une envergure de 50 mètres. Dans sa version vert kaki pour l’armée de terre, ou gris anthracite pour la marine, le nouveau « joujou » de l’Armée populaire de libération (APL) ne passe pas inaperçu.
Le Xian Yun-20, nom de code « Kunpeng », est l’aboutissement d’un long programme initié dans les années 1990. Un nouvel avion de transport militaire entièrement dédié à la projection de puissance, et présenté comme le « meilleur cargo militaire au monde » par les services de communication de l’APL, à l’occasion du salon de Zuhai en novembre de l’année dernière.
Mer de Chine méridionale
Le nouveau cargo chinois permettra de ravitailler le « collier de perles », en assurant notamment la rotation des soldats sur les « îles porte-avion » construites par Pékin en mer de Chine méridionale. Cette mini-révolution stratégique donne du poids à la Chine dans sa participation aux coalitions. L’Y-20 pourra également participer aux missions de paix et de lutte contre la piraterie de l’ONU, notamment via la base chinoise de Djibouti.
Pour le premier baptême de l’air de l’appareil en 2013, la presse chinoise évoquait un rayon d’action de 4 400 km pour une charge utile de 66 tonnes, soit l’équivalent de l’Iliouchine II-76 russe qui équipait l’armée chinoise jusqu'à présent, ou du C17 Global Master III des Américains. Cette mise en service « marque une étape cruciale pour la force aérienne dans l’amélioration de ses capacités de projection de puissance stratégique », estime Shen Jinke, porte-parole de la force aérienne de l’APL dans des propos rapportés par l’Agence France-Presse.
Capacités de projection
La capacité de projection chinoise doit être renforcée dans différents domaines : « L’armée de l’air et la marine chinoise ont besoin de nouveaux équipements permettant de supporter des opérations lointaines », expliquait récemment Cao Weidong au China Defense Blog.
Ce chercheur de l'Institut de recherches navales de l’Armée populaire de libération évoque « de nouveaux engins amphibies, des grands navires de ravitaillement et des destroyers lance-missiles pour la marine par exemple, des avions de ravitaillement et de transport de troupes pour la force aérienne ». Une manière pour Pékin de rattraper son très gros retard sur Moscou et Washington en matière de forces de projection.