Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« Ce rapport est sans fondement », juge Pan Zhiping de l’Académie des sciences sociales du Xinjiang, cité par le très officiel quotidien Global Times. Si l’on en croit cet expert, Pékin n’intervient jamais dans la pratique religieuse modérée dans le Xinjiang. Or, c’est justement ce que souligne l’étude américaine qui pointe du doigt « une substantielle répression d’Etat ».
Les autorités interdisent en effet aux fonctionnaires d’observer le ramadan et aux jeunes de fréquenter la mosquée. Les barbes longues sont bannies et les femmes sont priées de ne pas porter le voile. Des facteurs qui ont pu pousser nombre de jeunes musulmans de quitter la Chine, estiment les chercheurs américains.
Cent quatorze Ouïghours auraient ainsi rejoint les islamistes – ce qui ferait du Xinjiang la cinquième plus importante source de recrues, derrière trois régions d’Arabie saoudite et une région tunisienne.
Les experts chinois accusent les Etats-Unis d’avoir jeté de l’huile sur le feu : « La raison principale pour l’ascension de l’Etat islamique est l’intervention militaire excessive des Etats-Unis », estime Li Wei de l’Institut des Relations internationales, qui accuse les Américains de « causer des troubles au lieu de défendre la paix et la stabilité ».
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