Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Depuis son procès en septembre dernier et sa condamnation à la prison à vie, Ilham Tohti n’a pas changé sa ligne de défense d’un iota : « Ma conduite n’a pas menacé la sécurité de l’Etat », a-t-il fait savoir lors de sa comparution en appel. Le professeur en économie a maintenu sa position, selon son avocat, « contre la violence et contre le séparatisme, ses convictions depuis toujours ».
Intellectuel de 44 ans, Ilham Tohti milite pour « un dialogue juste et honnête entre Han et Ouïghours ». Cette voix critique mais modérée dénonçait sur son site internet Uighurbiz.net, la répression de l’ethnie musulmane et turcophone des Ouïghours dans leur région, le Xinjiang.
Avec la confirmation de la peine extrêmement lourde infligée à Ilham Tohti, le gouvernement envoie un signal fort aux Ouïghours : aucune voix critique ne sera tolérée. Ce message risque de fermer la porte à tout dialogue constructif entre le pouvoir central et la minorité des Ouïghours dans cette région en proie à une vague d’attentats et une répression de plus en plus dure de la part des autorités.