De notre correspondant en Inde, Antoine Guinard
La mort d'un militant séparatiste n'avait pas provoqué une telle réaction depuis près de 20 ans au Cachemire indien. Même la police, selon ses dires, n'avait pas anticipé un telle vague de violence. D'après les autorités indiennes, de nombreux manifestants en colère ont tenté de s'en prendre à des installations militaires et poste de polices dans plusieurs localités du sud de l'Etat. Les forces de sécurité ont alors tiré sur la foule en représailles.
Le ministre indien de l'Intérieur a condamné la mort de civils et lancé un appel au calme. De leur côté, les leaders indépendantiste du Cachemire ont annoncé une grève générale dans la région jusqu'à lundi.
Crainte d'un regain de violence
Agé seulement de 21 ans, Bhuran Wani était considéré comme l'étoile montante du Hizbul-Mudjahideen, le principal groupe séparatiste armé au Cachemire. Il aurait pris les armes dès ses 15 ans, mais était avant tout un des architectes de la guerre médiatique de l'organisation sur les réseaux sociaux.
Les autorités indiennes craignent que la mort de Bhuran Wani accélère le regain du militantisme armé local au Cachemire. Dans cette région à majorité musulmane disputée par le Pakistan, l'omniprésence de l'armée indienne depuis plus de 25 ans est largement vécue comme une occupation par la population.