Cette confession tombe très (trop) bien peut-être pour les autorités du district de Lufeng. Les aveux ont été formulés le 20 juin au soir, soit à la veille de l’appel à la manifestation lancé par le chef du village de Wukan.
Une manière après l’arrestation de ce dernier, de saper la motivation des contestataires qui ce week-end encore ont osé défier la force publique pourtant massivement déployée dans les rues de ce petit village de la province du Guangdong accolé à la mer de chine du sud.
« En raison d’une méconnaissance des lois et des règlements en cours, je reconnais avoir reçu des pots-de-vin très importants dans le cadre de différents travaux et achats collectifs », affirme Lin Zuluan devant la caméra. Agé de 72 ans, le chef du village semble lire un prompteur. « Ce sont les principales effractions à la loi que l’on peut me reprocher », précise-t-il.
Ces confessions cathodiques diffusées par la police avant procès sont devenues monnaies courantes en Chine. Après un homme d’affaires blogueur, un responsable d’ONG suédoise et des libraires de Hongkong entre autres, c’est donc au tour du leader d’un petit village de pêcheurs de 13 000 habitants de se confesser à l'écran.
Un village célèbre dans le monde entier pour avoir réussi à arracher des élections libres aux autorités locales. Seulement voilà, cinq ans après rien n’a changé : les terres n’ont pas été restituées aux habitants, affirmait Lin Zulian, il y a quelques jours. Ce dernier est aujourd’hui accusé de corruption.
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