Chine: arrestation de Lin Zuluan, célèbre maire de Wukan élu démocratiquement

En Chine, la petite ville de Wukan avait beaucoup fait parler d'elle en 2011. Ce port de pêche de la province du Guangdong était devenu la première localité chinoise à faire l'expérience de la démocratie : ses habitants avaient été autorisés à élire leur chef. Cinq ans plus tard, celui-ci vient d'être arrêté. Et sur place, la colère gronde à nouveau.

Avec notre correspondante à Shanghai,  Angélique Forget

Les habitants de Wukan ont appris la nouvelle ce samedi 18 juin 2016 au réveil : leur chef Lin Zuluan vient d'être arrêté par les autorités chinoises. La population a reçu l'interdiction de manifester contre cette interpellation : « Toute protestation sera réprimée d'une main de fer », a assuré la police.

Pour les habitants de la ville, c'est un coup dur. En 2011, ils avaient été autorisés par le gouvernement à élire eux-mêmes, au suffrage universel, leurs représentants. Une grande première en Chine, rendue possible après une révolte populaire contre des saisies de terres abusives, une pratique courante dans le pays.

Le décès d'un manifestant incarcéré dans un commissariat avait ensuite embrasé la ville. Pour calmer le jeu, les autorités avaient alors autorisé Wukan à faire l'expérience de la démocratie locale. Mais il y a quelques jours, Lin Zuluan a annoncé que cinq ans après, rien n'avait vraiment changé à Wukan.

Il avait donc assuré être prêt à manifester de nouveau, encore plus fort qu'en 2011. Une prise de parole qui n'a finalement pas plu aux autorités chinoises. Dans la ville, ce samedi, des centaines de policiers ont été déployés, et de nombreux habitants auraient même été arrêtés.

→ Écouter le Grand reportage de RFI : Wukan, modèle ou exception ? (février 2012)

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