Avec notre correspondant à Dacca, Antoine Guinard
« Une mesure décisive pour neutraliser les criminels et les traduire en justice ». C'est en ces termes que le gouvernement de Sheikh Hasina a décrit les milliers d'arrestations effectuées par les forces de l'ordre depuis trois jours au Bangladesh.
La police assure notamment avoir arrêté 85 militants islamistes, dont plusieurs membres du Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB), un groupe interdit dans le pays et soupçonné d'être derrière des dizaines de meurtres depuis trois ans.
Le principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, affirme toutefois que des centaines d'innocents et surtout de dissidents politiques ont été pris dans les filets de la police. Il accuse le gouvernement de se servir de la lutte contre le terrorisme islamiste pour écraser l'opposition.
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La semaine dernière encore, deux hommes de confession hindoue ainsi qu'un commerçant chrétien et l'épouse musulmane d'un haut responsable antiterroriste ont été violemment assassinés. Ces victimes s'ajoutent à la longue liste de personnes assassinées par des islamistes au Bangladesh, une cinquantaine depuis trois ans.
Le groupe Etat islamique et al-Qaïda ont revendiqué la grande majorité de ces assassinats, mais le parti au pouvoir continue de nier que ces groupes terroristes opèrent sur le sol bangladais. Sheikh Hasina accuse l'opposition d'agir de concert avec des groupes islamistes locaux pour déstabiliser le pays.
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