Les trois islamistes appartiennent au groupe Jamayetul Mujahideen Bangladesh. Cette organisation interdite depuis 2005 réclame l'instauration d'un Etat islamique au Bangladesh. Deux responsables du groupe ont été tués à Dacca, la capitale. Ils sont soupçonnés d'avoir joué un rôle dans la plupart des récentes attaques contre des minorités religieuses, dont l'explosion d'une bombe dans une mosquée chiite et le meurtre d'un professeur. Un autre membre de l'organisation a été tué dans une fusillade avec la police à Godagaro, dans le nord-ouest du pays.
Ces opérations de police interviennent après une série de meurtres qui ont visé ces derniers mois des chrétiens, des hindous, des chiites, mais aussi des blogueurs et des intellectuels laïcs qui défendent la liberté d'expression. Le gouvernement de Sheikh Hasina impute ces assassinats à des islamistes bangladais proches du Jamaat-e-Islami, allié du principal parti d'opposition, le BNP (Parti nationaliste du Bangladesh).
Selon les experts, la vague de répression qui vise l'opposition, dont le Jamaat-e-Islami, est à l'origine de la radicalisation d'un bon nombre d'opposants. La dernière victime est un prêtre hindou de 70 ans. Il est la onzième personne tuée en un peu plus de deux mois. Son corps pratiquement décapité a été retrouvé dans une rizière dans le village de Noldanga, dans l'ouest du pays.