Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Ce projet, évoqué pour la première fois il y a 14 ans, est ambitieux mais risqué. En effet, il s'agirait de relier 30 rivières entre elles, ce qui impliquerait l'inondation de 2,7 millions d’hectares de terres et le déplacement d'environ 1,5 million de personnes. Pour un coût approximatif de 130 milliards d'euros.
La ministre en charge des Ressources hydrauliques a affirmé lundi que les populations touchées seraient prêtes à accepter cette migration en échange de bénéfices, à savoir mieux redistribuer ces eaux, par une sorte de vases communicants, entre les régions inondables de la vallée du Gange, par exemple, vers les bassins très arides et souvent à sec plus au sud.
Des écosystèmes bouleversés ?
Mais un projet d'une telle ampleur est très compliqué à mettre en place, pour une administration lente et gangrenée par la corruption et dans un pays où l'appropriation de terres est conflictuel. Et même s'il est mené à bien, les experts environnementaux sont très sceptiques ; un tel bouleversement de l'écoulement des rivières pourrait mettre en péril l'écologie des régions concernées.
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Surtout, le changement climatique va chambouler ces régions : la fonte accélérée des neiges de l'Himalaya risque d'inonder de nouveaux bassins alors que d'autres vont s'assécher. Mais le gouvernement est prêt à prendre ce risque, et les travaux du premier projet devrait commencer dans trois mois.