« Les poissons ont besoin d'eau fraiche et les hommes de transparence. » C'est l'un des slogans qu'on pouvait lire sur les pancartes des rares manifestants présents dimanche à Hanoï et Ho Chi Minh-Ville. Les forces de l'ordre avaient été déployées pour empêcher les grands rassemblements.
Trung Min Duc est journaliste indépendant. Il voulait aller manifester, mais la police l'a empêché de sortir de chez lui. « Le gouvernement n’a toujours pas expliqué pourquoi tous ces poissons sont morts, dit-il. Mais ils font tout pour dissuader les Vietnamiens de participer à ces manifestations. Le gouvernement doit donner des réponses claires, au lieu de réprimer les manifestations et de dissimuler les informations sur cette catastrophe environnementale. La colère risque de monter jusqu’à un niveau qui peut être dangereux pour le pouvoir. »
Le pouvoir justement accuse des « forces révolutionnaires » de se servir du scandale environnemental pour encourager les manifestations contre le gouvernement. La télévision nationale a même diffusé les noms et photos de dissidents connus et mis en garde la population contre des groupes soi-disant violents et financés par l'étranger qui voudraient renverser le régime en place.
Les manifestations sont rares au Vietnam, mais la découverte de millions de poissons et de palourdes morts sur les côtes ces dernières semaines a déclenché la colère des Vietnamiens qui sont beaucoup à vivre de la pêche.