avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias
« Hell Joson », « l’enfer-Corée », c’est ainsi que les jeunes Sud-Coréens surnomment leur propre pays. La hiérarchie sociale asphyxiante, les inégalités galopantes, et les difficultés pour s’installer et fonder une famille nourrissent une grave désaffection de la jeunesse vis-à-vis de ses dirigeants politiques.
Yuna, 24 ans, et Sang-hee, 22 ans iront voter mais sans illusion. « Bien sûr que je vais voter ! nous explique l'une des deux jeunes filles en riant. Je veux changer mon pays qui est si conservateur. Moi je suis encore stagiaire, je ne trouve pas un travail décent... C’est un énorme problème pour moi, et aussi pour mes amies. Nous n’avons pas de travail et en plus les femmes souffrent de fortes discriminations ».
« Il n’y a pas tant de jeunes que ça qui votent, renchérit son amie, parce que de toute façon rien ne change. Le principal problème aujourd’hui, c’est le chômage. Quand les élections approchent, [les politiciens] donnent l’impression de faire des efforts, mais en réalité… ils n’essaient pas vraiment ».
La politique sud-coréenne a longtemps été marquée par de fortes oppositions entre les régions. Mais les divisions sont désormais plus générationnelles que géographiques.