Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le Sud-Coréen Kim Ki-chang est le patron d'une usine de bijoux fantaisie dans la zone désormais fermée de Kaesong. Il y employait 400 ouvriers nord-coréens. Une fierté, explique-t-il à RFI. « A Kaesong, nous pouvons rencontrer les travailleurs nord-coréens tous les jours. Nous nous parlons. Pas librement, mais au moins on peut se parler. La zone de Kaesong, c'est déjà un début de réunification. Nous sommes des pionniers. »
D'où son désarroi face à la fermeture décrétée par Séoul : « Je ne comprends vraiment pas comment mon gouvernement a pu prendre cette décision du jour au lendemain. En un seul jour ! Je n'ai rien pu ramener de mon usine, pas même une feuille de papier. »
Et de marteler : « Mon business est totalement terminé. J'ai perdu mes matières premières, mes produits finis, mes machines, tout ! Je ne peux pas comprendre une telle décision du gouvernement, je ne peux pas... »
Kim Ki-chang évalue ses pertes à 2,5 millions de dollars. Si les autorités sud-coréennes ont assuré qu'elles aideraient les entreprises de Kaesong, il ne croit pas du tout à ces promesses.