Corées: Pyongyang accuse Séoul de lui avoir «déclaré la guerre»

Tensions sur la péninsule coréenne. La Corée du Nord a tapé du poing sur la table et a ordonné aux derniers Sud-Coréens se trouvant dans la zone industrielle conjointe de Kaesong, située en Corée du Nord, d’évacuer. Mercredi, la Corée du Sud avait annoncé la suspension « complète » de toutes les activités de cette zone qui représentait l’une des principales sources de devises du régime de Pyongyang. Une mesure de représailles très forte faite en réponse au récent tir de missile et essai nucléaire menés par la Corée du Nord.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

La situation s’envenime à Kaesong. La Corée du Nord a qualifié la décision sud-coréenne de fermer la zone de « dangereuse déclaration de guerre ». Le régime a annoncé que son armée prenait le contrôle de la zone industrielle, et que tous les équipements et les produits des 124 usines sud-coréennes seraient saisis. Une ligne de communication militaire a aussi été coupée.

Les 280 Sud-Coréens qui se trouvaient toujours dans la zone ont été autorisés à franchir la frontière, en n’emmenant avec eux que des effets personnels.

Si dans le passé les activités de Kaesong ont déjà été suspendues, c’est la première fois que le Sud prend la décision de mettre la clé sous la porte pour cesser de fournir des devises au Nord. Séoul a conditionné une éventuelle réouverture de Kaesong à des gestes de dénucléarisation du régime, ce qui est largement improbable pour le moment.

La fermeture aura un coût économique certain pour la Corée du Sud. Mais celle-ci perd surtout une zone tampon qui lui permettait de s’assurer que les tensions avec Pyongyang ne dépassaient pas une certaine limite. Cette assurance a désormais disparu.

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