Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Ils sont une vingtaine d'hologrammes bleutés, des images en 3D de manifestants qui passent et repassent devant le palais illuminé de Gyeongbokgung, en plein cœur de Séoul. Un coup médiatique réussi : les journalistes sont venus en masse couvrir cette manifestation fantôme.
« Ces hologrammes symbolisent la disparition du droit de réunion, ce qui est une tendance récente et très inquiétante, rapporte Tom Rainey Smith est coordinateur de l'ONG Amnesty International. En particulier dans l'endroit où nous nous trouvons, entre le siège de la présidence et la place de Gwanghwamun, les manifestations sont systématiquement interdites. Nous sommes donc ici pour souligner que ce droit de réunion est un droit fondamental, auquel [le gouvernement] oppose des forces policière démesurées. Manifester à travers des fantômes est vraiment une mesure de dernier recours. »
L'ONG a invité les Sud-Coréens à participer virtuellement en envoyant par internet des messages audiodiffusés lors de la manifestation. Si la Corée du Sud est l'un des démocraties les plus dynamiques d'Asie, les critiques de la présidente conservatrice Park Geun-hye accusent celle-ci de dérives de plus en plus autoritaires.