Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Elles s’accusent mutuellement d’exécutions extra judiciaires, torture, recrutements forcés… Depuis novembre, les rébellions Palaung et Shan combattent dans le nord-est de la Birmanie. Ces deux dernières semaines, les affrontements ont obligé plus de 4 300 civils à fuir leurs villages.
Auparavant, les conflits ethniques en Birmanie opposaient l’armée gouvernementale à des groupes rebelles locaux. Désormais, ce sont des armées rebelles qui se battent les unes contre les autres, vraisemblablement pour des questions de territoire. Les groupes ethniques de Birmanie sont particulièrement divisés depuis mi-octobre. En effet, certains groupes ont accepté de signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement tandis que d’autres ont refusé.
Cette fracture entre groupes insurgés met en péril le processus de paix déjà complexe du fait du nombre élevé de rébellions. En tout, il y en a une vingtaine et certaines guerres ethniques durent depuis plus de 60 ans.
La résolution de ces conflits va maintenant incomber à la Ligue nationale pour la démocratie qui va former un gouvernement en avril. Le parti de l’opposante Aung San Suu Kyi va devoir concilier les positions divergentes des rebelles et de l’armée qui s’est montrée très indépendante du pouvoir politique ces cinq dernières années.