Avec notre correspondant à Naypyidaw, Rémy Favre
Discuter de paix tout en faisant la guerre, c’est ce qui se passe en ce moment en Birmanie. Militaires, hommes politiques, et rebelles sont réunis dans une grande salle de conférence dans la capitale politique, Naypyidaw, où ils vont négocier, pendant des mois, peut-être des années, pour former un Etat démocratique, fédéral et laïc.
A quelques centaines de kilomètres de là, des coups de feu, des hélicoptères de combat et des centaines de nouveaux déplacés. Les affrontements ont été particulièrement violents ces dernières semaines dans les Etats Shan, à l’est de la Birmanie, et Arakanais, à l’ouest où un nouveau groupe ethnique vient d’entrer en conflit avec l’armée gouvernementale pour des questions de contrôle de territoire. Ces insurrections particulièrement actives en ce moment sont exclues du processus de paix.
Certains groupes rebelles n’y voient pas de problème: ils estiment que le gouvernement a tout de même compris qu’il fallait faire la paix pour développer économiquement le pays et que cela prendra forcément beaucoup de temps. D’autres en revanche doutent de la sincérité de l’armée. Cette dernière a souvent eu pour stratégie de diviser les forces démocratiques et ethniques pour mieux régner.