Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
La majorité absolue signifie que la LND peut accéder à la présidence. C'est une grande première en Birmanie, pays dont la scène politique est dominée par les militaires depuis plus de 50 ans. Le président y dispose de larges pouvoirs : il nomme la plupart des ministres, même si certains portefeuilles clefs restent dans la chasse gardée des militaires. Le parti d'Aung San Suu Kyi partagera donc le pouvoir exécutif avec l'armée. Certains groupes ethniques, aujourd'hui, s'inquiètent de ne pas être représentés dans les nouvelles institutions.
Qui sera donc ce nouveau président LND ? Aung San Suu Kyi ne peut pas accéder à ce poste : la Constitution, taillée sur mesure contre elle, l'en empêche. Mais elle n'a mis personne en avant pendant la campagne électorale. Elle était toujours seule, sur l'estrade, face à la foule, à l'exception de son dernier discours. Elle a simplement indiqué qu'elle-même occuperait un poste au-dessus du président sans que cela ne soit prévu par la loi. Elle a dit que le président ferait ce que son parti lui dirait de faire. En d'autres termes, un président marionnette.