Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« Il faut rester proche de la politique, mais garder ses distances avec les hommes politiques », disait Guo Guangchang à ses employés. Aujourd’hui, cet homme discret de 48 ans pourrait être pris dans les filets d’une campagne anti-corruption menée à tambour battant par le pouvoir à Pékin.
Le magazine Caixin rapporte que le milliardaire a été emmené par la police à l’aéroport de Shanghai. Depuis il serait injoignable. « Il s’agit de rumeurs », se sont dépêchés de dire des responsables de Fosun, cités par le journal South China Morning Post, soucieux de voir les titres du groupe s’effondrer à la Bourse - comme cela a déjà été le cas en 2013, lorsque des rumeurs avait circulé sur une possible enquête visant Guo Guangchang. Cette fois, les titres de Fosun ont été suspendus à la Bourse de Shanghaï et celle de Hongkong.
« Investir est comme pratiquer l’art martial du Tai Chi », disait souvent ce milliardaire hors du commun, « le but n’est pas de frapper le premier, mais d’attendre pour frapper au beau moment ». Stratégie couronnée de succès, lorsque l’homme d’affaires a pu prendre le contrôle du groupe français Club Med, en janvier 2015. Stratégie dont Guo Guangchang pourrait avoir besoin pour se défendre face aux autorités chinoises.
Dernière minute : Le conglomérat Fosun International a déclaré ce vendredi dans un communqiué que son président Guo Guangchang coopérait avec les autorités dans le cadre d'une enquête.