Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Les habitants de Madras encore au sec ont commencé à ouvrir leurs portes pour accueillir leurs voisins sinistrés. Plus d'un million de personnes ont été touchées, alors que la quatrième métropole indienne a reçu mardi 1er décembre, en 24 heures, l'équivalent de deux mois de pluie.
L'armée a été déployée pour secourir ces habitants par bateau ou par hélicoptère. Des secours rendus difficile car l'aéroport, comme les gares, est totalement inondé et une grande partie des réseaux téléphoniques est hors service. Les météorologues s'attendaient à une forte mousson cette année, sous l'effet du phénomène El Nino, mais rien d'aussi violent.
Pour Madhavan Rajeevan, directeur de l'institut indien de météorologie tropicale, il s'agit d'un effet direct du réchauffement climatique : « Nous avons relevé que ces précipitations de mousson sont de plus en plus fortes depuis 20 à 30 ans. Le nombre de jours de pluie diminue, mais quand il pleut, c'est beaucoup plus intense. Cela peut être attribué au réchauffement des océans qui entraine une plus grande évaporation et donc plus de pluie ».
De fortes pluies avaient déjà frappé la région le mois dernier, ce qui avait rempli les nappes phréatiques. Mais surtout, l'urbanisation maladroite a empiré ce problème : la quasi totalité des lacs et réservoirs de Madras ont été recouverts, ce qui empêche l'écoulement des eaux.